Couverture de "L’écologie sociale" de Murray BOOKCHIN

L’écologie sociale, Murray BOOKCHIN – Fiche de lecture

Bookchin, M. (2020). L’écologie sociale : Penser la liberté au-delà de l’humain (M. Schaffner, Trad.; Wildproject Éditions). Éditions Wildproject.

À l’heure où la protection et la prévention de l’environnement n’est pas la priorité de chaque personne comme cela devrait l’être, nous allons nous pencher sur un ouvrage d’un militant et philosophe, créateur de l’écologie sociale : Murray BOOKCHIN. Ce dernier se bat pour faire vivre, et vivre dans une société démocratique à base de municipalisme libertaire qui renvoie à une valeur fondamentale : remplacer l’État, l’urbanisation, le capitalisme et la hiérarchie par des institutions dont la démocratie directe serait au centre du collectif social. Cette valeur est bien évidemment respectée par notre mouvement municipaliste, à voir dans le manifeste.

« Par hiérarchie, j’entends les systèmes culturels, traditionnels et psychologiques d’obéissance et de commandement, et pas seulement les systèmes économiques et politiques auxquels les termes « classe » et « États » renvoient généralement. »

Murray BOOKCHIN

Un rapport au monde dans lequel écologie et social ne font qu’un

« [L’écologie sociale] est la science des rapports naturels, applicable à n’importe quelle forme d’intégration et de développement »

Murray BOOKCHIN

Vous allez sûrement vous demander, c’est bien beau de parler d’écologie sociale, mais il faut savoir ce qu’il en est !

À juste titre, on y vient. En effet, il serait dur de résumer l’ensemble des ambitions de BOOKCHIN qui passa une grande partie de sa pensée à définir cette notion. Le but principal de l’écologie sociale est de réconcilier la nature et la société humaine. Il est important de parler d’écologie sociale maintenant que l’environnement naturel et nous, pauvre humanité, partageons le même espace. Ou plus précisément, depuis que nous vivons sur cet environnement naturel. Nous nous sommes imposés sur celui-ci, il faut à présent réfléchir à le préserver et à créer un certain cadre de vie sur celui-ci, chose que certains ne comprennent pas, vu le déséquilibre climatique que nous vivons aujourd’hui. Cependant, comme écrit dans le livre, les étudiants de mai 68 diraient devant ce tel désastre : Soyons réalistes, demandons l’impossible. L’impossible étant que les égoïstes qui nous entourent, prennent le soin de respecter le cadre de vie naturel qui nous a été offert.

La rencontre entre nous, humains, et cet environnement naturel a provoqué, pour citer l’auteur, une rupture entre ces deux éléments. Cependant, BOOKCHIN et son écologie sociale vont au-delà d’une simple critique de cette violente rupture, que nous voyons encore aujourd’hui. Il demande activement de remédier à ce problème plus que majeur. BOOKCHIN, en plus d’être un penseur, est aussi un lanceur d’alerte. En effet, ce n’est pas le premier, mais il apporte sa pierre à l’édifice, peut-être qu’un jour, l’humanité prendra le temps de remercier la nature, comme elle remercierait un proche de lui offrir un cadeau. Un geste pour la nature est un cadeau pour elle, un cadeau qui pourrait lui valoir la vie, et la nôtre avec.

L’écologie sociale est en réalité la science de rapports naturels et sociaux au sein de communautés ou écosystèmes.

Il faut aller à l’encontre du capitalisme occidental qui prône la « consommation pour la consommation »

Comme écrit dans notre manifeste, nous nous dirigeons aujourd’hui vers deux solutions principales face à ce changement climatique : le capitalisme vert, par lequel nous reprochons une passivité sans précédent de la part du capitalisme qui ne réagit pas à ce problème climatique majeur. La preuve, comme écrit dans la proclamation de notre mouvement, voilà depuis 1994 que la première COP a reconnu l’existence des changements climatiques, et la responsabilité de l’activité humaine polluante. Depuis, les émissions de CO2 et gaz à effet de serre n’ont pas cessé d’augmenter. Aussi, la solution trouvée, le développement durable, repose sur trois piliers fondamentaux, dont l’économie, qui semble prendre le dessus sur les deux autres (écologie et social) lorsque le bénéfice des entreprises est priorisé sur la protection environnementale. La deuxième solution que nous évoquons est le retour à une agriculture manuelle, et donc une réduction de la technologie.

Comme BOOKCHIN, nous reprochons aux personnes qui prônent une pleine activité technologique, un certain pessimisme face aux capacités humaines. Murray BOOKCHIN écrit à ce propos, « cette littérature oppose la technologie à une nature organique présumée virginale », soit l’organisme rural, la campagne à la nature sauvage.

Seulement, nous allons plutôt nous concentrer sur une écologie sociale qui voit la nature, non pas comme un silo dont nous pouvons continuellement piocher les ressources, mais plutôt comme une cohabitation saine entre humanité et nature, de sorte à réparer la rupture dont nous parlions plus tôt.

Pour cela, il faudrait aller à l’encontre du concept capitaliste occidentale que nous résumons, sous ce principe : « la consommation pour la consommation ».

Murray BOOKCHIN réclame une protection de l’ADN même de la communauté, soit « ses quartiers, ses places publiques et ses lieux de rassemblement ». Nous devons la préserver, l’entretenir, et non pas la modifier pour ne la rendre utile qu’à nous. Il faut alors supprimer notre caractère, notre aura égoïste, pour servir la nature qui nous sert continuellement, et nous montre sa fureur par le dérèglement climatique que nous subissons, nous tous en tant qu’humanité.